L'examen clinique
Un examen clinique bien réalisé est indispensable et permet d’orienter au mieux la prise en charge diagnostique et thérapeutique des pathologies de l’épaule.
1. Interrogatoire du patient
Après un interrogatoire attentif de l’historique médical et des symptômes exprimé par le patient, le chirurgien de l’épaule effectuera un examen physique.
2. Inspection
L’examen commence toujours par l’inspection visuelle, à la recherche de cicatrices, d’une atrophie musculaire (fosse supra et infra épineuse) ou d’une position anormale de l’épaule. La palpation permet de retrouver des douleurs localisées, notamment dans la gaine du long biceps en avant de l’épaule ou sur l’articulation acromio-claviculaire au dessus de l’épaule.
3. Analyse des mobilités
Ensuite le chirurgien analyse les mobilités articulaires, qui doivent rester bonnes malgré une pathologie de la coiffe. Il faudra analyser tour à tour les mobilités passives c’est-à-dire lorsque le patient est détendu et que le chirurgien mobilise les bras puis les mobilités actives dépendantes de l’action volontaire du patient.
En cas de raideur importante de l’épaule en passif, il faut suspecter une capsulite qui rendra impossible l’évaluation de la coiffe et fera différer l’examen clinique.
4. Examen Spécifique
Après s’être assure que l’épaule a une souplesse suffisante, l’examen ciblé de l’épaule peut être initié. Différents tests spécifiques permettent d’apprécier la fonction des différents tendons de l’épaule et des ligaments.
On peut distinguer trois grandes familles de tests de l’épaule :
- Test des tendons de la coiffe des rotateurs.
- Test du conflit sous-acromial dans le cas d’une tendinite.
- Test de stabilité de l’épaule dans le cas de luxations récidivantes.
Test de Conflit
Les tests de Yocum, Hawkins et Neer permettent de rechercher un conflit sous acromial, dans le cadre d’une tendinopathie ou d’une rupture du supra-épineux.
Test de Yocum
On demande au patient de poser sa main sur l’épaule opposée et de lever son coude. On recherche une douleur provoquée à l’épaule lorsqu’on appuie sur le coude vers le sol.
Test de Hawkins
Le bras est élevé à 90 degrés vers l’avant, le coude est fléchi à 90 degrés et l’examinateur imprime de la rotation interne. Le test est positif si cela déclenche une douleur au niveau de l’épaule.
Test de Neer
L’examinateur se place derrière le patient afin de stabiliser la scapula (omoplate), puis il effectue une élévation antérieure maximale avec la main en pronation. Le test est positif s’il déclenche une douleur à l’épaule.
Testing De la Coiffe
Test de Jobe
Le test de Jobe permet de rechercher une souffrance du tendon supra-épineux, le plus souvent une rupture. On demande au patient de lever son bras en avant et sur le côté à 90 degrés et mettre le pouce vers le sol. On demande au patient de résister lorsqu’on abaisse le bras. La manouvre est positive si elle déclenche une douleur à l’épaule ou si le patient ne peut pas résister.
Lift off test
Plusieurs tests permettent d’évaluer le sous-scapulaire. Lors du Lift Off test on demande au patient de mettre la main dans le dos et de la décoller, éventuellement contre résistance. Le test est positif si le patient n’arrive pas à décoller sa main.
Belly Press test
Pour le Belly Press test on demande au patient de poser la main sur son ventre et d’appuyer vers l’arrière. Le test est positif si le patient est oblige de mettre son coude vers l’avant pour y arriver.
Bear Hug test
Pour le Bear Hug Test on demande au patient de poser sa main sur l’épaule oppose et on applique une résistance au poignet. Le test est positif si le patient n’arrive pas à résister.
Pour évaluer les rotateurs externes que sont le tendon infra-épineux et le petit rond, on demande d’effectuer une rotation externe contre résistance, soit le coude contre soi ou rotation externe 1, soit le coude à 90 degrés sur le côté ou rotation externe 2.
La plupart de ces tests sont très sensibles mais peu spécifiques, et ce sont les examens d’imagerie qui permettront de caractériser précisément la lésion tendineuse, afin de proposer le traitement le plus adapté au patient.
Test de Stabilité
Test d’appréhension
Le bras du patient est porté en position d’armé c’est-à-dire en abduction et rétropulsion. Une légère pression peut être appliquée en arrière de l’épaule. Si cela provoque une sensation d’instabilité /inconfort/contracture reflexe on parle alors de test positif : le patient éprouve une appréhension car son épaule est instable.
Test de relocation
Il est pratiqué après le test d’appréhension.
Sur le dos, le test d’appréhension est reproduit mais le chirurgien applique sa main pour stabiliser l’épaule.
La prise de pension du patient disparaît, le test est donc positif.
5. Orientations suite à l’examen clinique
Au terme d’un examen clinique attentif, le chirurgien de l’épaule aura différents éléments permettant une première approche diagnostique :
- En cas de raideur passive, le diagnostic de capsulite de l’épaule est fortement suspecté.
- En cas d’histoire de luxation et d’instabilité avec des tests instabilité très positif, il faudra évoquer une instabilité chronique de l’épaule.
- Des douleurs chroniques de l’épaule, parfois favorisées par une activité professionnelle avec des moments répétitifs, quelques douleurs nocturnes, orientent vers une tendinite simple de l’épaule mais qui peut parfois être associée à une rupture transfixiante de la coiffe des rotateurs.
- Une épaule très douloureuse avec une symptomatologie à début brutal sans notion de traumatisme oriente vers une tendinopathie calcifiante en cours de résorption.
- Une perte importante de la fonction de l’épaule avec un testing de coiffe difficile à réaliser malgré des mobilités actives est en faveur d’une rupture étendue de la coiffe des rotateurs.
Cette page a été rédigée par
Les chirurgiens de l’Institut Epaule Jouvenet
Tous les chirurgiens de l’IEJ sont chirurgiens orthopédistes, spécialistes des interventions de l’épaule et associés de l’Institut Épaule Jouvenet.