Coiffe & épaule douloureuse
Tendinite calcifiante – calcification de la coiffe des rotateurs
Tendinite calcifiante : introduction
La tendinite calcifiante des tendons de la coiffe des rotateurs est une pathologie fréquente qui touche plus souvent la femme avant 50 ans (mais les hommes peuvent en être atteints également)
Il s’agit de cristaux d’hydroxyapatite de calcium qui sont logés dans les tendons de la coiffe des rotateurs.
Il n’y a pas de cause connue à l’origine de ces calcifications, elles ne sont pas d’origine traumatique, ne sont pas liées à un conflit avec les structures adjacentes ni à une anomalie du métabolisme du calcium.
Présentation clinique
- Les formes asymptomatiques : les plus fréquentes, découvertes par hasard, sur une radiographie de l’épaule ou du thorax, souvent de petite taille. Aucun traitement n’est nécessaire.
- Les formes avec douleurs intenses et brutales : « l’épaule aigüe hyperalgique » : la douleur est intense, insomniante, résistante aux traitements antalgiques et anti-inflammatoires simples. Il s’agit souvent d’une phase d’évacuation spontanée de la calcification, soit vers le haut dans la bourse sous acromiale, soit vers le bas (beaucoup plus rarement) dans l’os.
- Les formes avec douleurs cycliques : les douleurs sont moins intenses même s’il peut y avoir des phases plus intenses avec douleurs nocturnes et insomniantes. Elles surviennent par épisodes réguliers, parfois augmentent à chaque épisode en intensité.
L’impotence fonctionnelle de l’épaule est variable, depuis une incapacité totale à bouger l’épaule (formes hyperalgique) jusqu’à une simple gêne dans les mouvements qui ne sont pas limités en amplitude.
L’épaule est parfois raide (capsulite rétractile), ce qui est alors une contre-indication temporaire à la chirurgie.
A noter que la tendinite s’accompagne rarement d’une rupture de coiffe associée (3 à 4% des cas) mais qu’il n’est pas toujours facile cliniquement de faire la différence entre les deux sauf s’il existe une perte de force nette, pas uniquement rattachable à la douleur (persistante après infiltration par exemple), qui évoque alors la rupture
Examens complémentaires d'une tendinite calcifiante
Les radiographies standard de l’épaule suffisent à faire le diagnostic : la calcification est le plus souvent située dans le tendon du muscle sus épineux (80%), plus rarement dans celui du muscle sous épineux (15%), très rarement dans celui du sous scapulaire (5%) où le diagnostic est alors plus difficile car elle peut être masquée par l’image de la tête humérale.
L’image peut être soit à contours réguliers et net, dense, unique (type A) ou multiple (B), elle est rarement floue, peu dense (type C) et doit alors faire penser à une évacuation spontanée d’une calcification de type A ou B, qui peut soit être complète et donc disparaître au bout de quelques mois, soit persister.
D’autres examens complémentaires (IRM essentiellement) peuvent rechercher une rupture associée, rare.
Tendinite calcifiante : traitement
3 traitements ont été décrits
Deux médicaux :
- Les ondes de choc : dont l’efficacité est variable, ne dépassant pas 70% de disparition de la calcification, bon critère de guérison définitive.
- La ponction-lavage-aspiration sous contrôle radioscopique et anesthésie locale : le taux de succès est proche de la méthode précédente.
Un chirurgical : l’évacuation sous arthroscopie
- Elle se fait sous anesthésie loco-régionale pure et ambulatoire.
- Elle impose une radiographie la veille de l’intervention afin de détecter toute disparition spontanée de la calcification qui rendrait la chirurgie inutile.
- Elle doit évacuer toute la calcification, le bon résultat dépendant de cette évacuation complète, qui est effective dans plus de 95% des cas, taux d ‘efficacité de cette méthode.
Incision du tendon en regard de la calcification
Calcification en cours d’évacuation
- La réparation du tendon qu’il faut ouvrir en superficie pour évacuer la calcification est discutée mais peut être réalisée si l’évacuation nécessite une grande agression du tendon concerné.
- L’acromioplastie associée n’est utile qu’en cas de calcification de type C, avec un résultat souvent un peu inférieur que pour les calcifications de type A ou B.
- Les complications sont exceptionnelles en dehors de la capsulite rétractile, qio peut survenir dans 10 à 15% des cas. La prévention de celle-ci repose sur un bon contrôle de la douleur post-opératoire et une rééducation rapide mais douce, avec une immobilisation post-opératoire courte et relative (écharpe pendant quelques jours à titre antalgique)
- Une fois évacuée complètement, la calcification ne récidive jamais, elle peut en revanche apparaître ou devenir symptomatique au niveau de l’épaule contro-latérale, beaucoup plus rarement dans un autre tendon de la même épaule.
Cette page a été rédigée par
Les chirurgiens de l’Institut Epaule Jouvenet
Tous les chirurgiens de l’IEJ sont chirurgiens orthopédistes, spécialistes des interventions de l’épaule et associés de l’Institut Épaule Jouvenet.