Coiffe & épaule douloureuse
La capsulite rétractile de l’épaule
Introduction
Le but de cette page est de vous donner un certain nombre d’informations afin de vous aider à comprendre votre maladie et à faciliter sa prise en charge et son traitement
Votre chirurgien et votre médecin restent à votre disposition pour de plus amples renseignements.
Qu’est-ce que la capsulite rétractile ?
La capsulite rétractile est une limitation douloureuse de la mobilité de l’épaule dans tous les secteurs du mouvement, aussi bien en actif (le patient essaye de bouger son épaule lui-même) qu’en passif (le praticien ou le kinésithérapeute tentent de bouger l’épaule).
Pourquoi fait-on une capsulite rétractile ?
- Dans certains cas, on ne retrouve aucune cause : Il s’agit alors d’une capsulite rétractile idiopathique.
- Certaines « causes » sont connues. Ce sont des pathologies que l’on trouve plus fréquemment associées à la capsulite rétractile. Le mécanisme de la capsulite et la raison de la liaison avec ces pathologies sont encore mal connus.
Médicaments
- Gardenal, médicament antiépileptique ;
- Isoniazide, médicament anticancéreux.
Maladies
- Diabète ;
- Dyslipidémies (anomalies des graisses) ;
- Dysthyroïdies (maladies de la thyroïde) ;
- Infarctus du myocarde.
Chirurgie
- De l’épaule ;
- Du sein ;
- Du cœur ;
- Du thorax.
Lésions de l’épaule
- Coiffe des rotateurs (rupture ou tendinite) ;
- Tendinite calcifiante ;
- Fractures (de et autour de l’épaule).
Comment évolue une capsulite rétractile ?
Le premier signe à apparaître est la DOULEUR : il s’agit de la phase I (douleur isolée). Elle est souvent assez intense, mal calmée par les antalgiques usuels (paracétamol). Cette phase I est de durée très variable, de quelques semaines à 9 mois. La douleur peut diffuser à l’ensemble du membre supérieur ou au cou. Elle peut s’accompagner d’un oedème, d’une pâleur ou au contraire d’une rougeur ou d’un aspect moite de la peau. La diffusion à l’ensemble du membre supérieur des signes cliniques représente le syndrome épaule-main, plus fréquent après un infarctus par exemple. La présence d’autres signes (notamment cutanés) et leur diffusion, peut faire évoquer le tableau d’algodystrophie (ou algoneurodystrophie) qui est un peu différent de la capsulite qui, elle, ne touche que l’épaule.
L’apparition de la RAIDEUR, associée à la DOULEUR, signe l’entrée en Phase II (douleur et raideur) Cette phase est également de durée variable : 4 à 9 mois. C’est souvent la phase la plus éprouvante pour le patient, qui a l’impression de « s’enfoncer » littéralement dans la spirale de la maladie, malgré les traitements et qui peut alors douter de l’évolution de sa maladie et de l’efficacité des thérapeutiques.
La DISPARITION progressive de la DOULEUR avec persistance puis atténuation également de la raideur fait évoquer la Phase III (raideur isolée). C’est la phase la plus longue : elle peut durer de 5 à 26 mois. L’évolution se fait ensuite, en particulier dans les capsulites rétractiles idiopathiques, vers la guérison et un retour à une épaule normale dans la grande majorité des cas (90% des cas) entre 12 et 18 mois après l’apparition des premiers symptômes.
Les séquelles, essentiellement à type de raideur persistante, sont rares mais possibles, (10% des cas), en particulier en cas de causes traumatiques ou chirurgicales
Quels sont les principes du traitement ?
Ils reposent sur plusieurs éléments que l’on peut associer :
- La kinésithérapie. Le principe de la rééducation est d’être douce, supra-douloureuse, c’est à dire ne cherchant pas à « forcer » l’épaule, mais en étant légèrement au -dessus du seuil de déclenchement de la douleur. Elle est présente dans toutes les phases de la maladie. La balnéothérapie est un atout indispensable dans le traitement (alternance froid-chaud, douches tièdes…)
- Les médicaments contre la douleur restent indispensables également à toutes les phases de la maladie. Ils peuvent être plus ou moins forts selon l’importance de la douleur, qui est souvent évaluée par le patient lui-même sur une petite échelle graduée de 0 à 10 (Échelle Visuelle Analogique). Certains médicaments seront plus facilement maniés par des médecins spécialistes du traitement des douleurs chroniques. Certains praticiens (anesthésistes) de l’Institut Épaule Jouvenet sont spécialisés dans la prise en charge de la douleur et pourront vos proposer des thérapeutiques en cas de soulagement insuffisant.
- Les infiltrations. Elles sont proposées assez précocement dans la prise en charge de la capsulite. Leur rôle principal est de faire diminuer les douleurs inflammatoires intenses présentes au début de l’évolution. Elles sont en général réalisées en intra –articulaire, sous radioscopie ou échographie par un de nos radiologues spécialistes. On ne les utilise pas toujours, et pas dans toutes les phases de la maladie. Les infiltrations ont montré leur intérêt pour réduire la durée d’évolution de la capsulite (douleur et raideur).
- Les blocs « sympathiques ». (Agissant sur le système nerveux dit « sympathique » en opposition au système nerveux dit « parasympathique ») Il s’agit d’injection de produits, produits inhibiteurs de certaines transmissions nerveuses, au contact de certains récepteurs centraux (médullaires et cérébraux) de la douleur dont on pense qu’ils sont en lien avec la maladie. Ces blocs sont effectués sous anesthésie locale, au bloc opératoire, par les anesthésistes, en ambulatoire. L’efficacité, quand elle se manifeste, est toujours retardée de quelques jours voire de quelques semaines. Ils ne sont pas non plus proposés à toutes les phases de la capsulite.
- La chirurgie. Elle reste une éventualité très rare, mais toujours possible, en particulier en cas de raideur persistante, alors que la douleur a disparu ou s’est nettement atténuée. Elle consiste à introduire une caméra dans l’épaule (il s’agit donc d’une arthroscopie avec de toutes petites cicatrices) et par une autre voie d’abord, d’aller sectionner les brides rétractiles dans l’articulation et les zones rétractées de la capsule. La rééducation intensive nécessaire en post-opératoire, impose souvent un centre de rééducation qui est mieux à même de pouvoir conserver les résultats acquis en peropératoire. Elle est proposée à des moments variables d’évolution de la maladie, le plus souvent en phase III.
Quel est le traitement le mieux adapté ?
Chaque cas étant unique et particulier, votre chirurgien ou médecin vos proposera un traitement adapté pouvant associer plusieurs thérapeutiques, les plus fréquentes étant l’association infiltration/rééducation.
De nombreuses questions se posent encore sur l’utilité ou le « timing optimal » de certains traitements. Ces questions sont encore couramment débattues au sein de la communauté médicale et font l’objet d’études scientifiques poussées. Votre médecin ou votre chirurgien vous demanderont peut-être dans ce cadre de participer à l’élaboration et l’évaluation de votre traitement. Celui-ci est personnalisé et peut faire intervenir plusieurs médecins :
- Le médecin de famille.
- L’anesthésiste.
- Le neurologue.
- Le médecin spécialiste de la douleur.
- Le chirurgien.
L’équipe des chirurgiens de l’épaule de la Clinique Jouvenet, en collaboration avec les anesthésistes et des équipes de kinésithérapeutes rééducateurs, s’est engagée dans la prise en charge rigoureuse et scientifique de la capsulite rétractile. Elle s’engage donc également pour votre traitement personnel et tous les moyens seront mis en œuvre afin de vous faire comprendre l’évolution de cette maladie et d’obtenir une thérapeutique adaptée à votre cas.
Cette page a été rédigée par
Les chirurgiens de l’Institut Epaule Jouvenet
Tous les chirurgiens de l’IEJ sont chirurgiens orthopédistes, spécialistes des interventions de l’épaule et associés de l’Institut Épaule Jouvenet.